Le Ramadan, occasion de manifester notre fraternité

Un message de la Commission diocésaine pour le dialogue interreligieux.

Pour le Ramadan qui vient de débuter, la Commission pour le dialogue interreligieux s'adresse, avec notre évêque, à tous les chrétiens du diocèse pour les inviter à aller à la rencontre des croyants musulmans, à mieux les connaître, afin de mieux apprécier tel voisin, tel collègue de travail, tel concitoyen qui pratique cette religion. De plus, c'est pour nous l'occasion d'approfondir quelques aspects communs de nos fois respectives comme, par exemple, la miséricorde et le pardon.

Miséricorde de Dieu et pardon pour l'homme : cette insistance est effectivement commune aux trois monothéismes (juif, musulman, chrétien) : Dieu est Celui qui a des « entrailles » de miséricorde (rehem en hébreu) ; il est un Père « riche en miséricorde » (dives in misericordia en latin) ; celui qui fait miséricorde (al-Rahîm en arabe). Les trois traditions marquent cette conviction commune à travers des pratiques différentes : les juifs avec les dix jours de conversion qui préparent au Yom Kippour ; les chrétiens avec le Carême qui prépare à la Résurrection. Pour les musulmans, chaque jour de jeûne du Ramadan prépare à une rupture festive du jeûne, à la tombée de la nuit, jusqu'à la grande fête du Aïd Al Fitr, qui, cette année, tombe le 16 juin.

Le Ramadan, 9e mois lunaire de l'année musulmane, est un mois spirituellement très intense pour tout musulman pieux : le jeûne, la prière, le partage sont vécus comme moyens d'ouverture des cœurs à la conversion. Si ne pas manger ni boire du lever au coucher du soleil est certes éprouvant, la rupture du jeûne, chaque soir, n'en est que plus joyeuse. Certains musulmans invitent souvent des voisins ou des personnes d'autres convictions ou religions à participer, par exemple, à la rupture du jeûne qui est fêtée chaque nuit, jusqu'à la grande fête qui marque la fin du Ramadan.

Pour nous et nos communautés chrétiennes, il s'agit de saisir cette occasion pour exprimer notre respect et notre solidarité à nos voisins de foi musulmane, surtout en ce temps où l'espoir d'une pluralité apaisée semble d'autant plus compromise qu'après les attentats plus ou moins explicitement revendiqués, la crainte d'autres drames terroristes, l'effroi devant la radicalisation islamiste, notamment chez les jeunes, entraînent souvent des confusions déplorables. De plus, la crise économique et sociale exaspère davantage le repli sur soi et la « peur de l'autre. »

L'actualité violente de ces jours favorise en effet l'amalgame entre l'islamisme et le véritable islam.
Si nous sommes invités à aller à la rencontre d'autres croyants, c'est avant tout parce que l'accueil et le dialogue font partie d'une attitude chrétienne fondamentale : se faire « proche de l'autre », l'écouter, se « sentir responsable » sans attendre nécessairement une réciprocité, comme Jésus s'est comporté avec ceux et celles qu'il rencontrait.

Une intention de prière universelle pourrait être émise lors des messes dominicales du week-end précédent, soit les 9 et 10 juin.

 

  • Créé par
    Diocese de Tournai